Selon Hanna Arendt, la société moderne, en tant que société de travail, anéantit toute possibilité d'action, dégradant l'humain au rang d'animal de travail. L'individu moderne semble tellement immergé dans le courant vital qui domine la génération que la seule décision individuelle active est de renoncer à son individualité pour mieux fonctionner.

Quelles sont les implications d'une civilisation de plus en plus surpeuplée, submergée par un excès d'informations et de stimuli ? En constante expansion, l'humanité semble enfermée dans ses propres limites, que ce soit par le travail obligatoire, les divertissements éphémères ou simplement la routine. Le développement, induit par des facteurs tels que la croissance du PIB, le revenu personnel, l'industrialisation, le progrès technologique ou la modernisation sociale, a conduit à une croissance exponentielle de la population mondiale, sans pour autant garantir l'expansion des libertés individuelles.

L'exposition Plethora observe et analyse différents groupes humains dans les grands centres urbains, restituant le mode de vie de chacun sous ses divers aspects. Quel que soit le lieu (São Paulo, New York, Tokyo, Mumbai, Pékin et Jakarta) ou le sujet abordé, l'enfermement est un thème récurrent. Chaque image révèle une certaine contrainte corporelle : même lorsque les méthodes d'enfermement ou de correction ne sont pas clairement exposées, comme dans Locked Up, il est toujours question du corps – du corps et de ses forces, de son isolement et de sa soumission. Des employés enfermés dans des bureaux aux travailleurs enfermés dans des hôtels capsules, la privation passe d'un précepte de sensations insupportables à une économie de droits suspendus.

Comme dans ses précédentes séries, Julio Bittencourt joue (une fois de plus) avec la dualité de la photographie, l'explorant à la fois dans son caractère documentaire et conceptuel. Loin de son engagement journalistique envers la réalité et exploitant ses propres possibilités créatives, l'artiste ne cherche pas à répondre aux questions détaillées de l'exposition, mais nous invite à débattre des conséquences d'un monde surpeuplé.